Antécédemment : Un point sur la fête : Line s’ennuie. Nathanaël est saoul. La sœur d’Ada a appris de leur mère l’identité de son père : de quoi la faire déserter son propre anniversaire…
*
Mélanie jetait du gravier municipal dans le lac artificiel, assise par terre les genoux contre la poitrine. Ada la rejoignit, l’œil à l’affût d’une prise à laquelle accrocher le début de la conversation. Elle risqua :
— Je suis presque sûre que c’est une contravention. Les administrés ont payé pour ces cailloux.
Mélanie abandonna sa dernière poignée de pierres, contempla la mort des rides sur la réserve d’eau. Sa main se posa sur celle d’Ada et en agrippa les doigts. Elle tenta de planter son regard dans le sien, une épreuve toujours compliquée.
— Pardon. D’être aussi lâche. J’aimerais l’être moins. J’y travaille, en tout cas.
— Moi, je suis désolée qu’un truc pareil te tombe dessus le jour de ton anniversaire ! Elle ne pouvait vraiment pas attendre demain ?
— Je n’arrive pas à… à lui dire qu’elle me détruit, avec tous ses secrets. Je vis ma vie, je fais mon travail, j’ai l’impression d’être assez mature pour prendre le reste sur mes épaules, puis je retourne chez elle et elle me détruit.
Mélanie ferma les yeux.
— Pourtant je me suis mis à cacher des choses moi aussi. C’est si fatigant. L’idée de… l’âge adulte. Vous y rejoindre. Devenir une femme. C’est censé me donner envie ?
Ada retira sa main. Mélanie avait coupé ses cheveux. Mélanie ne portait plus de robes. Mélanie se forçait à descendre le timbre et augmenter la raucité de sa voix. À quel point fallait-il qu’elle ait été imbue d’elle-même ces dernières semaines pour ne pas remarquer tous ces changements chez sa propre… ?
Elle s’informa :
— Donc, tu es mon frère maintenant ?
Mél rouvrit les yeux.
— Je ne sais pas. Je suis moi-même. Mais merci d’avoir demandé.
— Ça ne change rien entre nous, d’accord ? Sinon que je suis désolée de ne pas avoir mérité ta confiance jusqu’ici.
— Pas une question de confiance. C’est… des cachotteries. Les miennes, les tiennes, les siennes.
Sa tête tomba sur ses genoux.
— Je croyais qu’il était mon père. Quand tu m’as dit que Philémon te courtisait, à quel point ça te perturbait… j’étais dégoûté. Je ne voulais pas en entendre parler. C’est devenu si grave, si vite ! J’ai été lâche. J’aurais dû le confronter, j’aurais dû aller lui dire « oh, si tu es mon père, tu pourrais avoir l’amabilité de fiche la paix à ma sœur ? »
Ada n’en pouvait plus : elle attrapa Mél dans ses bras, l’enlaçant de côté.
— Rien de tout ça n’est de ta faute. Même s’il avait été ton père, rien de ce qu’il a fait n’aurait jamais été de ta faute.
Mél lui rendit son étreinte.
— Comment on fait ? Qui sait ce qu’elle cache d’autre.
Acha Enguerrand et ses zones de vide.
La vie de leur mère ne leur était pas un mystère opaque. Elle la leur avait racontée ainsi :
Depuis toute petite, elle voulait apprendre la médecine sudropéenne parce que son grand-oncle était le médecin attitré de tous les naufragés Bruns – un nom générique pour une communauté formée de ressortissants de quatre îles différentes. Les membres de l’Ordre des médecins, sans préciser leur raisonnement, refusèrent de la parrainer : impossible pour qui n’était pas fille de docteur de trouver un apprentissage dans ces conditions. Pas décontenancée pour autant, Acha était allée se former à la Tour éternelle, dernière possibilité de promotion sociale des gens rejetés par la Ville.
Après ça, elle avait pratiqué dans différents hôpitaux. Aucun problème pour trouver des places, les directions appréciaient toujours sa présence : trop occupés à tenter de devenir les médecins personnels de riches familles bourgeoises, les soignants sudropéens bien nés ne s’abaissaient pas à enchaîner les gardes.
Mél était né, puis Ada avait été adoptée. Acha avait profité d’avoir une grande fille disponible pour s’occuper de la petite et avait cumulé le plus de travail possible de sorte à gagner de l’argent rapidement. Le résultat : de quoi aider ses filles pour leur avenir, mais surtout de quoi acheter une maison à la campagne et pratiquer la médecine dans une commune de fondation récente. Le conseil de La Laguna, soulagé par sa présence, avait pris à sa charge l’éducation de ses citoyens à la variété des physionomies humaines et à l’absence de corrélation entre l’apparence et la compétence.
Voilà comment se brossait le portrait sérieux d’une femme célibataire à la tête sur les épaules dont les vies d’étudiante, de doctoresse et de mère avaient été plus couronnées de succès les unes que les autres. Comment dites-vous ? Des ? Secrets de famille ? Ah non, pas de ça chez nous.
Ada tira de sa poche un objet bizarre dont elle ne s’était pas séparée depuis qu’un noble de la Tour éternelle l’avait apporté chez elle sous un prétexte étrange. Une demi-médaille dorée. Sa mère possédait son autre moitié. Mais on ne posait pas de questions à Acha Enguerrand, pas quand les réponses n’entraient pas dans l’histoire officielle.
— On la prend en défaut, voilà ce qu’on fait.
Elle rentra à la maison.
*
Tout alcool ordinaire était en majeure partie constitué d’eau, à l’image d’un corps humain en bonne santé. Hélas, ledit corps humain en bonne santé ne pouvait accepter qu’une quantité limitée de la substance vitale avant d’exprimer le besoin de s’en débarrasser. Étant à la fois d’une politesse exquise et pas saoul du tout, Nathanaël de Luz explorait la demeure dans l’espoir de trouver l’objet de sa quête sans déranger d’autres convives ou, pire, la maîtresse de maison. Il préféra affronter plusieurs volées de marches.
La porte qu’il ouvrit au deuxième étage n’était toujours pas la bonne ; il s’agissait d’une chambre, vu le grand lit qui l’occupait. Il se vit reflété dans la glace ovale d’une vanité et s’envoya un baiser du bout des doigts. Il avisa également Ada qui, dissimulée en partie par la hauteur du matelas, retournait les tiroirs de la vanité sur le sol. Nat s’enquit :
— Avez-vous profité du miroir ? Depuis le temps que vous ne vous êtes pas regardée de près !
— Je ne suis pas très vaniteuse, Luz. Refermez cette porte, vous ne m’avez pas vue.
Un ordre aussi suspect ne pouvait qu’éveiller son inquiétude, puisqu’il n’était pas le moins du monde en proie à une ébriété féroce. Il entra et repoussa le battant derrière lui.
— Que vous prend-il, Rousseau ?
— Je cherche un bijou.
— Mortesélène, cambriolez-vous votre propre mère ?
— Ne soyez pas ridicule : au sein d’une famille, il n’y a pas vol. Emprunt à durée indéterminée, tout au plus. Ha !
Elle brandit à la lumière une courte chaîne dorée au milieu de laquelle pendait la moitié d’une médaille. Nathanaël la reconnut.
— Ne serait-ce pas celle que je vous avais…
Même pas le temps de finir sa question qu’Ada lui fournissait déjà la réponse : elle rapprocha les deux morceaux, celui sur la chaîne et celui tiré de son tablier. Elle retourna le bijou reconstitué, les sourcils froncés. Nathanaël se rapprocha. Ada lui montra le résultat de sa pratique amateur de la joaillerie.
— Je lis « Adamantine ». Et vous ?
Il regretta de ne pas avoir ses lunettes de lecture sur lui, puis réalisa :
— Pensez-vous que ce serait votre prénom complet ?
— Avec un suffixe en « ine », ça voudrait dire qu’on m’a baptisée dans le style de la Tour ?
Il secoua la tête.
— Non, non.
Ignorant le regard tragique qu’elle lui dardait, il poursuivit :
— C’est démodé ! Le prénom comme le bijou. Ce n’est pas même une médaille de naissance, plutôt un collier offert à une femme pour la courtiser.
— Gravé à son nom au cas où elle l’oublierait ?
— Pour prouver que le prétendant est sérieux et ne comptait pas l’offrir à la première venue, enfin, Ada, c’est de la fleurette élémentaire. Navré, mais cette babiole représente plus de questions que de réponses ! Pour ce qu’on en sait, “Adamantine” peut être le prénom de la bienfaitrice qui m’a envoyé vous servir de chevalier servant.
La porte s’ouvrit.
Sur le seuil, Acha Enguerrand, l’air aussi trahi que fatigué. Considérant l’intégralité de ses bijoux jetés à terre, Nathanaël se prépara à être banni d’un nouveau domicile.
Il y eut un long regard entre la mère et la fille. Cette dernière présenta le médaillon reconstitué. La démonstration n’entraîna aucun commentaire.
— Quand est-ce que tu pensais m’en parler ? cingla Ada.
Un éclat. Quelque chose de tordu scintillait autour de la tête d’Acha. Nathanaël le suivit du regard, fasciné bien qu’aucunement sous l’emprise de la boisson. Il ne s’agissait pas d’Illusion, plutôt de la trace que laissait un Illusionniste sur son passage, de cette empreinte caractéristique de chaque maître. Les sens tendus en avant pour vérifier son intuition, il s’écria :
— Combien de demi-sangs se cachent encore partout, à la fin ?!
Acha fronça les sourcils.
— Monsieur, j’ai autant de sang que vous dans le corps et, vu votre état, il doit être de meilleure qualité à l’heure actuelle.
Le silence brisé, elle poursuivit :
— Je ne pensais jamais t’en parler. Les sciences de l’éducation ont peut-être changé d’avis depuis mais la recommandation, quand je t’ai adoptée, c’était de ne pas encourager les obsessions que tu pourrais développer envers tes parents naturels. Qu’aurais-tu fait de la moitié d’un bijou ?
Nathanaël l’attrapa une nouvelle fois. Cette absence-de-chose qui lui flottait autour. Un petit poisson de non-présence crevait la surface du monde visible en réaction à ses paroles. Ou à ses pensées ? Il lui échappa.
Ada respirait fort, les dents serrées, le regard assassin.
— Tu vas me faire croire que tu ne sais rien de plus là-dessus ?
— Tout ce que je peux te dire, c’est que tu es ma fille, que j’ai fait de mon mieux, et que je suis navrée si ce n’était pas assez.
Nathanaël tira deux certitudes du ballet invisible autour du visage d’Acha. Primo, cette réponse était un mensonge. Secundo, ce mensonge était la seule réponse possible pour éviter que rien devînt quelque chose. Il avait découvert en Ville les malédictions, il rencontrait aujourd’hui autre chose : une surveillance. Un interrupteur prêt à se déclencher si les conditions se trouvaient réunies. Une punition en attente.
À la réflexion, cela sonnait comme une malédiction. Néanmoins, celle-ci déployait un tel niveau de menace que Nathanaël se surprit à penser qu’Ada et Félix avaient eu de la chance avec les leurs. Sans influence de l’alcool, il déclara :
— Vous n’êtes pas obligée de vivre ainsi.
Ada et sa mère se tournèrent vers lui, outrées par la bizarrerie de son intervention. Il persista :
— Je peux vous aider. J’ai mis un terme à d’autres malédictions.
Acha recula d’un bond. La menace autour d’elle se resserra. Ada la bombarda de questions :
— Tu es maudite ? Depuis quand ? Par Philémon ? Pourquoi ?
Acha se prit la tête entre les mains. Nathanaël tâcha de décrypter ce qui la torturait, sans succès. Il aurait fallu déclencher sa fureur. Il aurait alors vu les images qui l’attendaient – ce dont la promesse suffisait à assurer son silence. Faute de mieux, il renseigna Ada :
— Oui ; depuis longtemps, à mon avis ; cela ne ressemble pas au travail de Philémon, c’est beaucoup plus tordu ; et je soupçonne que le principe, c’est que la malédiction se déclenche si elle révèle des choses qu’on lui a demandé de garder secrètes.
Acha croisa son regard et Nathanaël comprit qui avait appris à Ada à rendre ses yeux si méchants.
— Taisez-vous. Ne vous mêlez pas de nos affaires. Qui vous a envoyé ?
Un mystérieux commanditaire à l’empreinte Illusoire illisible. Nat palpa les contours de ce qui harcelait Acha. Oui, cela aurait pu correspondre.
— La même personne que vous, semble-t-il.
— Si c’était vraiment le cas, vous ne feriez pas le malin.
— Puis-je émettre des hypothèses à voix haute ? Vous n’êtes pas obligée d’intervenir, que j’aie juste ou faux.
Acha déglutit, puis hocha la tête une unique fois. La menace se déploya autour d’elle. Ada, muette dans le dos de Nathanaël, lui saisit la main.
— La personne qui vous a maudite est membre de la noblesse. Avez-vous déjà été employée à la Tour éternelle ? Si on s’est assuré de votre silence par des moyens si radicaux, c’est qu’on vous a demandé d’effectuer un travail secret et douteux pour votre maison de rattachement.
La malédiction se tint tranquille. Nathanaël laissa le vin guider son inspiration et jeta :
— Par hasard, ce travail secret et douteux, n’aurait-ce pas été de dissimuler en Ville une enfant demi-sang appelée Adamantine que, au contraire de toutes les lois en vigueur, sa maison ne souhaitait plus garder après l’avoir arrachée à sa mère plébéienne ?
Acha frappa le cadre de la porte, pas assez fort pour laisser une marque, suffisamment pour craindre qu’elle s’y blessât la main. Le brouillard la recouvrait toute entière.
— Ça suffit. Est-ce que vous vous croyez brillant, à jouer aux devinettes avec nos vies ? Vertueux, à remuer toute cette saleté sous nos visages ? Vous êtes de la même espèce, de l’exacte même caste que celui qui m’a fait ça. Vous n’en avez en vérité rien à faire de moi, rien à faire de mes filles, rien à faire de notre histoire, sauf dans la mesure où elle vous donnerait un peu plus de petit pouvoir minable sur les vôtres. Et vous vous croyez digne de m’aider ?
— Il n’est pas comme ça.
Nathanaël se retourna, sonné deux fois par la critique et sa réfutation. Ada, les yeux humides, répéta :
— Ça va faire une semaine que je le pratique. Il n’est pas comme ça.
Acha ricana.
— Les nobles sont doués pour se donner l’air humain, jusqu’au jour où ils te poignardent dans le dos. Reste loin de lui, ma fille.
Elle renifla.
— Ou utilise-le, je suppose. Lui n’hésitera pas.
Elle fit volte-face. Ada l’interrompit d’un cri :
— Est-ce qu’il y a certaines choses dont tu serais en mesure de parler ? En faisant attention ?
Le retour du silence.
— J’ai fait de mon mieux. Navrée si ce n’était pas assez. Je te signale que c’est l’anniversaire de ta sœur : fais bonne figure. Laisse mes bijoux, je les rangerai.
Elle referma la porte. Ada lâcha la main de Nathanaël et partit à sa poursuite. La vessie du noble exilé se rappela à son souvenir ; il décida, fichu pour fichu, d’aller se soulager dans le jardin où il découvrit, à son grand désarroi, les latrines.
*
— Pourquoi moi ? avait demandé Olivia.
— Je ne suis pas sûr, avait répondu Line le sylphe. Peut-être parce que tu es petite. Quand je suis devenu plus petit parce que je ne savais pas conserver l’énergie de mes boucles, Nathanaël croyait que j’étais en train de mourir. Mais tu n’es pas en train de mourir du tout, toi, en fait.
— Ben non. Cela dit je m’ennuie, à cette fête il n’y a que des grands et en plus ils ne font rien que boire ; tu jouerais à cache-cache avec moi, dehors ?
Le jardin était lui aussi envahi d’adultes rendus idiots par la boisson. Ils rejoignirent la rue.
Line percevait la circulation de l’air alors Olivia apprit à trouver une cachette plaquée contre un autre objet où elle continuait naturellement sa forme et n’accrochait pas le vent. De partie en partie, elle lui parla de son ennui d’être devenue fille unique après son passage par le foyer pour orphelins où elle avait beaucoup d’amis. Depuis trois ans qu’elle était adoptée, elle peinait à rencontrer de nouveaux enfants pour jouer.
— J’ai passé un mois dans une école – une chic avec un toit et tout – les autres élèves avaient l’air gentil même s’il y en avait à qui ça posait problème que je sois adoptée – j’aurais fini par leur expliquer – mais un jour Philémon est venu me chercher à la sortie des classes et j’ai cru que c’était Isidore parce que j’ai mal vu alors je l’ai suivi et c’est comme ça qu’il m’a kidnappée. Après, papa et maman m’ont retirée de l’école.
Difficile de côtoyer la famille Stiegsen-Rousseau le temps d’un voyage de la Ville à la campagne sans apprendre quelques unes des multiples manières dont Philémon leur avait compliqué la vie. Line offrit sa compassion à Olivia. Il ne prétendait pas comprendre la façon dont les relations humaines pouvaient se muer en cauchemars. Enfin, à part dans la mesure où il était le cauchemar de ses relations.
— Je suis sûre que ce n’est pas vrai : tu es trop gentil.
— On dit ça des sylphes.
— Je ne dis pas ça parce que tu es un sylphe. On rejoue ?
Line se força à ne pas suivre la trace d’Olivia dans l’air jusqu’à la fin du décompte. Dix-neuf, vingt ; prête ou pas… il scruta le vent. La petite fille marchait au milieu du chemin, le pas trouble, ce qui ne dissimulait pas l’accroche de sa forme humaine dans la brise. Il ondoya jusqu’à elle.
Fausse pioche. Devant lui, un homme ; son visage, un flou. Une Illusion, reconnut Line. L’homme se dirigeait vers la porte de la maison où se déroulait la fête, guidé par sa lumière et ses clameurs.
Le sylphe retrouva Olivia plaquée contre une gouttière et la prévint :
— Reste cachée.
— Pourquoi ?
— Je crois que Philémon arrive.
— C’est lui ? Je vais me le faire.
Elle partit en courant, si brusque que le sylphe ne parvint pas à l’arrêter. Elle gagna la silhouette de l’homme sur le chemin, le poussa en arrière, le contourna, enroula son bras autour de son cou, serra. Il se débattit, ses bras cherchèrent à la cogner, son poing serré sur un éclat de lumière.
Olivia cria et tomba sur le sol, la main sur la joue. Philémon la fit rouler d’un coup de pied au visage dépourvu d’émotion. Line arriva à sa hauteur et l’espionna, protégé par son invisibilité. Philémon comptait retrouver Ada. Qu’est-ce qu’il y pouvait ? Il tourna son regard vers sa camarade de jeu.
Une tache rouge grandissait sous son visage, sur les graviers.
Ils n’avaient pas prévenu qu’ils partaient jouer dehors. Bientôt, la maison se préoccuperait de l’arrivée de Philémon. Personne ne viendrait sauver Olivia.
Line contempla les conséquences.
Puis les refusa.