Antécédemment : Philémon Levraut a, comme craint, attaqué par surprise la fête d’anniversaire de Mél. Nathanaël s’étant interposé, il n’est pas parvenu à capturer Ada…
*
Line le sylphe préférait ne pas imposer sa présence, louvoyant dans les courants d’air de la maison. Dans l’entrée, un officier de la Champêtre, son casque sous le bras, discutait avec Sven du dossier brûlant. Comme le mitoyen de l’un et le sépanais de l’autre laissaient à désirer, Paloma la routière assurait l’interprétation.
Un homme déjà recherché préalablement avait attaqué une petite fille et blessé la doctoresse de la commune, tenté de kidnapper madame Rousseau-Stiegsen, puis été éloigné de la fête pour assurer la sécurité des invités. Il était malheureusement parvenu à s’enfuir, laissant au pied d’un arbre un foulard rouge déchiré. (« Authentique fabrication routière », ajouta Paloma, « on n’en fait plus des comme ça, une tragédie, un crime véritable »). Ça sonnait extraordinaire, même pour le sylphe qui avait assisté aux événements ; Sven redoublait de connivence avec son homologue de la campagne pour lui faire accepter la réalité et la gravité de la situation.
L’espace d’une seconde, Line se demanda comment se débrouillaient les familles qui ne connaissaient pas aussi bien la Garde quand une chose de ce genre leur arrivait.
Il passa au salon. Olivia, assise sur un canapé dans les bras de sa grand-mère, se plaignit :
— J’ai mal dans la joue.
— Montre-moi ?
La tête de la petite fille pivota à la lumière.
— Je ne vois rien, petit cœur. S’il y avait vraiment une coupure, elle se sera déjà refermée. Attends de voir si ça passe et reparles-en dans quelques jours. Mélanie, tu surveilleras l’évolution de ta nièce ? Merci.
— Oui, maman…
Olivia se dégagea les cheveux de la figure, mouilla son doigt et le brandit en l’air. Line s’écarta trop tard pour échapper à sa vigilance.
— Tu es là, toi ? Pourquoi tu ne dis rien ?
— J’aurais dû intervenir.
Line se remémora ses actions de la veille et poursuivit :
— Je ne peux pas prendre beaucoup d’élan à l’extérieur mais j’aurais dû essayer quand même. Personne n’aurait été blessé, si je l’avais repoussé…
Ou pire, d’ailleurs. La face cachée de l’Univers lui était ouverte. S’il avait voulu, il aurait peut-être pu… Il ne savait même pas quoi. Cisailler le quelconque organe qui permettait à sa cervelle de commander au reste de son corps ? Un seul regard sur l’homme avait détruit sa volonté. Comment les Illusions pouvaient-elles l’affecter à ce point ?
Acha ouvrit son éventail dans un claquement feutré :
— Avec des « si », on mettrait la Ville en bouteille. Vous croyez que je n’en ai pas, des « si » ? Je connais ce type depuis toujours et je ne le reconnais plus. C’est peut-être bien moi qu’il faut blâmer pour tout ça, je l’ai présenté à ma fille, s’il faut trouver une faute originelle…
Sven venait de les rejoindre au salon et intervint dans le débat :
— Belle-maman, les actes de Philémon sont de la responsabilité de Philémon. C’est à lui d’en répondre devant la justice et à personne d’autre.
— Tu es bien un policier, le gendre. Un de mes confrères et de mes plus vieux copains s’en prend à ma fille depuis des années, a même un avis de recherche sur la tête, et je me retrouve obligée de le voir pour le croire tel qu’elle n’osait pas me le décrire : perdu pour la société civilisée. Un chirurgien si brillant, dans quel monde est-ce qu’il finit comme ça ? Je meurs de honte pour lui, Sven. Range ton Code Pénal, ce n’est pas le propos.
Les bras croisés et le dos au mur, Sven ne répondit rien. Sa fille se leva du canapé et vint l’enlacer. Elle peina à couvrir le terrain : elle était grande pour son âge, mais lui aussi. Le capitaine lui caressa les cheveux puis se rappela la raison de sa venue :
— Quelqu’un a vu Ada ?
— Elle m’a emprunté mon miroir de poche et est partie faire un tour, répondit Mél.
— Et Luz ?
— Je lui ai dit la même chose qu’à toi et il s’est mis à courir.
*
En fin de compte, la surface du lac formait un miroir assez grand pour ne pas avoir besoin de l’autre. Ada Rousseau-Stiegsen l’ouvrit tout de même. Une habitude familiale, les petits miroirs de poche : on ne savait jamais quand on aurait besoin de paraître impeccable pour impressionner quelqu’un.
Elle scruta son visage et souffla par le nez. Son reflet valait-il tant que ça ? Assez cher pour renoncer à son seul moyen de prédire les attaques de Philémon, pour devenir incapable de protéger les siens ? Il lui fallait remettre ses priorités en ordre.
Elle referma le miroir. Si elle désirait savoir à quoi elle ressemblait, elle pourrait toujours payer un portraitiste. Le clapet froid sur le front, elle chercha des raisons de se mettre en colère.
Philémon avait blessé sa mère. Après toutes ces années à tenter de la préserver, à refuser de la faire choisir son camp entre sa fille et son vieil ami. Il venait de lui cracher au visage l’idiotie de cette décision : tout ce qu’Ada y avait gagné, le moment venu, c’était une Acha impréparée.
Philémon avait attaqué sa fille. Encore une fois. Olivia avait tenté de sauver Ada quand c’était elle qui devait la préserver du danger. Encore une fois. Ce double échec de son rôle de mère résonnait avec de vieilles rancœurs. Pas qu’elle doive au voisinage de prouver qu’elle n’était pas un parent indigne. Mais. Si elle continuait comme ça, qu’est-ce que le voisinage était censé penser d’autre ?
Philémon l’avait eue. Elle s’était vue sombrer, avait perçu le déclic dans sa tête, ressenti ce désir de tout abandonner, de se livrer elle-même, de faire ce qu’il voulait, pourvu qu’il arrête de tout ruiner autour d’elle. Chaque fois qu’ils étaient seul à seule, elle échouait à imposer sa vérité, sa réalité : qu’elle ne souhaitait plus jamais le revoir, et qu’il avait tort de le lui refuser.
Où en étaient ses sentiments ? Plus de désespoir que de colère. Mer…
(Le réflexe parental se déclencha.)
… credi.
— Ada ? Que faites-vous ?
Luz.
Des années que Sven et elle réclamaient l’intervention de quelqu’un de formé pour gérer les Illusionnistes. Leurs requêtes restaient sans réponses, traitées à la légère par le Commandant des Gardes. Alors, quand ce noble banni avait frappé à leur porte, bien sûr qu’ils s’étaient jetés sur lui, qui n’en aurait pas fait autant ?
Elle lui avait accordé sa confiance faute de mieux. Si Ada ne pouvait pas se sauver elle-même, elle devait accepter qu’il la sauve à sa place.
Et il avait échoué. Pour une dispute inutile et insensée. Philémon courait toujours. Les Stiegsen-Rousseau se trouvaient rendus au même point qu’avant, l’amertume en plus de réaliser que l’intervention du premier noble venu ne suffirait pas à régler tous leurs problèmes. C’était un motif passablement égoïste pour s’enflammer, mais il devrait faire l’affaire.
Sa colère éclata. Ada rouvrit le miroir, tâcha d’y rediriger son agressivité.
Nathanaël le lui arracha des mains. Elle le foudroya des yeux. Il vacilla.
— Venez-vous d’essayer de me maudire ? C’est surprenant. Ma nuque fourmille.
Si elle parlait, sa colère mourrait. Ada serra les dents. Restait la surface du lac. Elle plongea sur regard sur l’onde, avisa le monstre de lâcheté qui la toisait en retour, l’inutile et stupide jeune femme qui se croyait digne d’apparaître dans son miroir. Elle ne voulait plus jamais la revoir, à moins que Philémon ne revienne : qu’elle serve de sentinelle, plutôt qu’à rien. Son reflet cligna.
Luz l’attrapa par derrière, un bras autour de ses épaules, l’autre sur sa taille, et la tira hors de portée du lac. Elle hurla.
— Je sais ce que vous voulez faire. Je vous en prie, ne résistez pas. Vous méritez mieux.
Ada tenta de défaire sa poigne sur son corps trop maigre, sans succès. L’infâme la ceinturait avec efficacité ; elle ne s’attendait pas à ça de sa part. L’asthénie la mettait hors d’état d’accomplir quoi que ce soit par la force brute et elle avait assumé que c’était également son cas. Il continuait de lui débiter ses paroles creuses :
— Ne vous faites pas souffrir. Pas comme cela. Pas pour cela. S’il-vous-plaît.
Elle perdait sa colère. Les larmes la remplaçaient.
— Mêlez-vous de vos affaires.
— Vos affaires sont devenues mes affaires, Ada. Respirez avec moi.
Une inspiration ; une expiration. Un remède de grand-mère contre les débordements d’émotion.
— Comment vous sentez-vous ?
— Mal.
— Voilà qui est parfaitement légitime.
— Oh, taisez-vous.
Des pas approchaient ; Ada, prise d’inquiétude, se retourna. Sven était là, dans toute sa conjugalité lumineuse, les mains déformant ses poches, l’expression coupable. Impossible de rallumer sa colère : l’amour balayait tout.
— Quelle tête tu fais, toi.
— Il est venu. Et je n’étais pas là pour l’arrêter.
— Tu dormais.
— Oui.
Ada abandonna Luz et alla serrer son mari dans ses bras. Sven la souleva de terre. Leur entourage savait ce que signifiait cette démonstration de force : une parade nuptiale à peine déguisée. Elle se fichait qu’on les juge, aujourd’hui. Elle aussi avait besoin d’oublier.
*
Avant de jeter son sac de voyage sur le toit de la voiture, Nathanaël considéra la quantité de linge sale à l’intérieur et établit qu’il lui fallait découvrir comment se procurer les services d’une blanchisseuse au plus vite. Dans son dos, Paloma s’éclaircit la gorge. Nat soupira.
— Nous disons-nous adieu ?
— Juste au revoir, maître. J’ai l’adresse de là où vous créchez en Ville, je passerai vous voir un de ces quatre.
La routière avait proposé ses services de guide et d’interprète en échange de cours sur les Illusions. Leur accord ne mentionnait rien sur la gestion de l’affaire Philémon Levraut. Après avoir réagi aussi fort que n’importe qui dans une telle situation, Paloma réalisait qu’elle était entraînée dans des histoires qui ne la concernaient pas ; avait-elle réellement proposé d’assassiner un inconnu sur un ouï-dire ? Elle avait besoin de prendre de la distance, le temps de remettre ses idées en ordre.
— Vous êtes jeune et Ada est bien entourée. C’est votre droit que de passer votre chemin.
— Je sais que c’est égoïste mais je ne vois vraiment pas ce que je peux faire pour aider en restant dans « le cadre légal » et toutes ces contraintes de sédentaire.
— Pour être parfaitement honnête, à ce stade, moi non plus.
Elle lui tapota l’épaule. Il daigna se retourner : il lui devait de la regarder partir en face.
— Vous pratiquez l’accolade, à la Tour ?
— Aussi souvent que la décence le permet.
Il s’attela à lui prouver son expérience dans le domaine. Elle le repoussa la première, lassée de l’étreinte. Elle demeurait pensive ; Nathanaël s’enquit de ses pensées.
— Les Illusions. J’avais pas pensé qu’on pouvait les utiliser pour nuire.
— Vous ne les pratiquez que depuis peu, princesse.
Cette réponse ne la tranquillisa pas. Nat s’efforça de la rassurer :
— Si vous ne voulez pas finir vos jours poursuivie par une meute de plébéiens en colère, restez futile. La plus belle Illusion est celle qui n’accomplit rien le mieux.
— Pourquoi pas se lancer dans le négoce de la bénédiction ?
— J’ai cru comprendre qu’il a commencé comme ça. De quel droit s’octroyer du pouvoir sur la vie d’autrui ? Quoi qu’il en soit, ne vous faites pas attraper à Illusionner, si la loi vaut encore quelque chose on vous forcera à emménager dans la Tour.
— Le grand machin fermé, là ? Plutôt calancher.
— Alors restez discrète. Je vous couvrirai.
— Au fait…
Paloma tira un sachet de soie de sa poche. Nathanaël le reconnut comme celui où elle rangeait ses Vraies Cartes.
— J’ai tiré pour vous, ce matin. Ou pour moi, peut-être. Ça vous intéresse ?
Ayant été informé une semaine plus tôt de l’honneur que représentait la proposition, il accepta.
— J’ai commencé avec une paire, c’est le plus simple pour une couleur générale. C’étaient la Lune et la Tour.
Nathanaël haussa les sourcils.
— Pardon, sans vouloir vous offenser, ne serait-ce pas le tirage le plus ennuyeux possible ? Je suis un noble dont une partie de la famille est de confession sélénite, merci Vraies Cartes, heureusement qu’elles sont là.
— Ah, les gadgé ! La Lune représente une forme de pouvoir subtil et passif ; la Tour est le centre de toutes choses. Je crois que ça signifie que vous allez réussir ce que vous essayez de faire, politiquement. Gardez le cap.
Les autres membres de l’expédition de retour à la Ville manifestèrent leur impatience dans la limite de la politesse raisonnable. Vaincu par leurs raclements de gorge et autres soupirs agacés, Nathanaël de Luz salua la princesse Paloma de la Grande Route du Sud et grimpa en voiture.
Ada et lui en occupaient une seule pour deux. Elle se tenait accoudée à la fenêtre, l’air sérieux et désintéressé, très opposée au genre de personne irrationnelle qui aurait tenté de se maudire les deux mains dans l’eau d’un lac le matin même. Nathanaël imita sa posture et entreprit de l’ignorer. Elle craqua la première :
— Je suppose que je vous dois un merci.
— Vous savoir revenue à la raison est la seule récompense dont j’aie besoin, mon amie.
— Insupportable. Est-ce qu’on vous a vraiment banni pour tentative de meurtre, ou est-ce votre caractère qu’on punissait ?
— Vous me brisez le cœur, Rousseau.
Un cahot sur la route les perturba dans leur bel exercice de pose ; ils durent se rattraper l’un à l’autre pour ne pas dégringoler sur le plancher du véhicule. Le chauffeur leur adressa une excuse par la fenêtre. Difficile de rester de marbre dans ces conditions. Nathanaël et Ada se déridèrent. Il profita de cette saute d’humeur pour aborder un sujet délicat.
— Vous avez cancané de mon bannissement avec Paloma.
— Pardon.
— Je vous le pardonne : ce qu’il y a, c’est que je ne me souvenais pas de vous l’avoir évoqué.
— Bon, d’une, mon mari est dans la Garde, vous savez ? De deux, je vous ai demandé des précisions quand je vous saoulais à la Ténébreuse, le jour où vous êtes arrivé chez moi. Toutes mes excuses pour la méthode, d’ailleurs : je n’avais pas réalisé, pour votre alcoolisme.
Le poids des mots faillit refaire chuter Nat.
— Alcoolique ? Moi ? Ha ! Voilà une plaisanterie que je n’avais pas entendue depuis bien longtemps !
— Luz, pas besoin de faire médecine pour reconnaître un buveur hors de contrôle, et j’ai fait médecine.
Il préféra laisser le silence exprimer sa désapprobation face à un tel exercice illégal de la profession de doctoresse. Sans parler de cette manie qu’avait la jeune femme de construire l’entièreté de sa personnalité autour de ses études ratées. Ada relança l’affaire :
— Est-ce que ça vous arrive souvent, de boire au point d’oublier ce que vous avez fait la veille ?
— Pourquoi cette question ?
— Vous êtes accusé d’une tentative de meurtre dont vous ne vous souvenez pas et qui a eu lieu au cours d’une soirée arrosée.
Nathanaël répliqua :
— Pour vous citer : mêlez-vous de vos affaires. Que vous prend-il, Ada ? Quel besoin avons-nous de discourir sur mon cas ?
— Je trouve que nous ne parlons pas assez de vous, justement. De ce que vous comptez obtenir.
— Je pensais m’être montré transparent : on m’a promis des preuves de mon innocence en échange de votre protection.
— Et vous y croyez encore ?
Elle posa sa main sur son genou : la question le transperça autant que le geste.
— La promesse est fondée sur un grand tas de rien. S’il s’avère qu’on vous a menti, est-ce que vous vous retournerez contre ma famille ?
Ses ongles dans sa rotules. L’accusation le blessait davantage.
— Ada, pour quelle sorte de monstre me prenez-vous ?
Elle sourit.
— Croyez-le ou pas, je ne pense pas que vous soyez un monstre. Pire encore, je ne pense pas que Philémon soit un monstre. On vit nos vies. On a tous nos affaires qui dérangent celles des autres. Certains renoncent, les autres balayent le monde sur leur passage. Jusqu’à quand est-ce que ma sécurité vous sera encore utile ?
Nathanaël ne s’était pas rendu assez saoul, la veille au soir, pour tout oblitérer de sa mémoire : aussi il lui revint en tête une conversation désagréable avec une femme malpolie.
— C’est votre mère qui parle à travers vous, Ada.
Elle hocha la tête.
— Elle m’a rappelée à la raison. Nous ne sommes pas du même monde.
— Ce voyage que nous avons passé ensemble, toutes nos conversations, rien de cela n’aura signifié quoi que ce soit pour vous ?
— Si nous parvenons à arrêter Philémon, vous retournerez dans la Tour, je resterai en Ville, puis nous nous oublierons. À quoi bon nous lier d’amitié ? Nous n’en souffrirons que davantage.
Nathanaël se sentit sortir de ses gonds. Une inspiration. Une expiration. Le masque tranquille d’Ada le hérissait. Ne ressentait-elle donc vraiment rien ?
Puis il remarqua un détail crucial. Il leva la main, unit son pouce et son majeur, envoya à Rousseau un coup de menton destiné à lui donner une dernière chance de cesser sa comédie. Elle ne réagit pas. Il claqua des doigts.
L’Illusion qu’Ada portait sur son visage s’évanouit. Apparurent ses yeux rougis, son nez morveux, sa bouche tremblante. Elle se cacha entre ses mains dans un grand reniflement. À force de soigner des veines éclatées, ni l’un ni l’autre ne disposaient plus de mouchoirs propres. Nathanaël aurait voulu ménager la susceptibilité d’Ada mais sentit sa face être mangée par son sourire.
— C’est que je vous manquerais, à mon départ !
— Et alors ? s’écria-t-elle. Vous voulez me faire croire que vous en avez quelque chose à faire ?
— Et vous Illusionnez, en plus ! Tant de progrès, moi qui pensais que vous n’écoutiez pas mes leçons à Paloma.
À court de mots, Ada lui cala une claque sur la cuisse. Il la lui rendit avec une violence proportionnée. Une dispute pleine de mauvaise foi s’entama pour déterminer lequel des deux se trouvait le plus diminué physiquement et donc le plus victime de cette terrible rixe. Ni l’un ni l’autre n’y perdit le sourire.
Malgré leurs différences de caractère et de statut, Nathanaël et Ada étaient amis ; cette simple certitude anéantissait toutes les raisons rationnelles de ne pas l’être.
Il se surprit à espérer que ce bonheur perdurerait.
FIN du tome 1/2